Sørøya – Cap Nord CAP NORD !!!
Le départ du ferry est annoncé par le site de la compagnie à 7H15. Tout le monde est debout à 6H00. Sauf Christophe qui a fait sonné son réveil une heure plus tôt par erreur ! Le ménage et les rangements nous font oublié le petit déjeuner. C’est pas grave, on arrive 30 minutes après l’embarquement. On est tous à l’heure, sauf le ferry ???? On l’a pas loupé ? Il est en retard ? Philippe part pour l’un des deux magasins, le ferry part à 9h25 ! Dommage que ça ne soit pas signalé sur le site quand il y a un changement d’horaire. On improvise un petit déjeuner sur l’embarcadère. Et on attend le ferry !
Nous arrivons à Hammerfest, toujours aussi «industrielle» et grise, même sous un ciel plus clément. Une vingtaine de raideurs se dirigent sur les hauteurs de la ville pour un repas traditionnel. Le propriétaire est un sami, le lieu est magnifique et typique. Le toit recouvert d’herbes folles est posé sur une bâtisse rectangle toute simple dont l’aménagement intérieur est à la même image. Le Bipös est une sorte de soupe ou de ragoût préparé avec de la viande de renne, des pommes de terre, des carottes et des navets, sans oublier des herbes aromatiques locales. Les deux marmites sont à proximité du feu de cheminée et continuent à mijoter. On peut se resservir. Ugo a apprécié à sa juste valeur ce plat en retournant se servir 4 fois !
Cet après-midi nous prenons la route pour atteindre le point le plus septentrional de l’Europe. Le soleil nous accompagne, encore de belles photos en perspective. Le paysage change à mesure que nous avançons. Les arbres se raréfient, la forêt devient de moins en moins dense. Les arbres de moins en moins touffus, voire même complètement nus, comme des arbres morts. Les grandes herbes folles et dansantes du bord des routes se rapetissent de plus en plus jusqu’à ne formait que des tapis de mousses de différentes textures et de différentes couleurs, non seulement la palette de tous les verts mais aussi des jaunes, des marron, des rose et des blancs. La roche noire qui sert de fond à ce tableau de Dame Nature se présente dure et lourde, ou composée de strates et friable. On peut faire une halte pour ramasser des galets lissés par le ressac, toutes les formes sont possibles : du rond, au rectangle parfait en passant par une forme de poire ! Comme dans les Lofoten, parfois on découvre une plage de sable blanc.
La route est longue, ponctuée de tunnels et de ponts. Que dire des cyclistes que nous doublons ? Certains vélos portent les drapeaux de tous les pays traversés et viennent de loin : Suède, Danemark et même Italie ! Attention aux forces de l’ordre locales, les amendes pleuvent pour des limitations de vitesse dépassées, Cyril en a fait les frais avec la somme de 8300 couronnes norvégiennes, soit 830€, un dépassement d’une vingtaine de km/h au goût plutôt amer.
Enfin le dernier tunnel de 7 km et nous arrivons sur l‘île de Magerøya. Le paysage est lunaire. De longues routes étroites desservent quelques maisons et de minuscules ports de pêches. Honningsvåg est la seule ville. Ce n’est pas du tout où nous allons ! Le rendez-vous a été donné à Gjesvaer. Aucun indice, il faut trouver l’organisation. C’est sous le seul arbre de l’île que le point de contrôle est fait. Sa propriétaire, d’abord hostile à notre égard par cette invasion de dizaines de raideurs, devient enthousiaste quand nous parlons de course aux images. Elle nous raconte l’histoire de son arbre. Il a été l’objet d’un documentaire quand il est arrivé dans son jardin. C’était déjà un arbre mort. Nous perpétuons la coutume en le parant d’une pomme et d’une banane dédicacée par Satanas et Diabolo, Franck et Sandra. Coraline, juchée sur les épaules d’Olivier attachent les deux fruits. D’habitude on trouve des oranges !
Au départ du convois, tout le monde est là. A sa tête, la 2CV de Philippe et Claude orange et jaune. C’est à dire aux couleurs du coucher de soleil qui éclaire notre procession. Notre progression a duré 1H30, le temps de faire des photos et des images avec le drone. Le champagne coule dans les verres, flûtes ou gobelets en plastiques ou pas de verre du tout, peu importe! Les raideurs se félicitent et sont heureux d’être arrivés jusque là, ils remercient Philippe. Franck appelle Papillon qui a participé trois fois au Raid et était au même endroit il y a deux ans. Le beau temps permet de s’éterniser un peu. On part faire des photos au globe qui symbolise ce bout de continent.
On est à mi-parcours, on a vécu plein de choses ensemble et tant d’autres nous attendent !